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– Понимаю.

– Водки! Эти аристократы… (разумеется, говорю в ироническом смысле)… вообразили себе, что нас в хорошее общество не пускают. Желал бы я посмотреть, кто меня не впустит; чем я хуже другого. Ты смотришь на мое платье…

– Никак нет, ей-богу…

– Оно немного поношено; меня обманули на вшивом рынке… К тому же я не стану франтить в харчевне. Но на балах… о, на балах я великий щеголь, это моя слабость. Если б ты видел меня на балах… Я славно танцую, я танцую французскую кадриль. Ты не веришь… (встает шатаясь, танцует). Каково?

– Прекрасно.

(Бесстыдин зацепляет стакан и роняет его.)

– Боже мой – стакан в дребезгах… Его поставят на счет – и еще граненый.

– Как на счет? – его склеят… вот и всё.

(Подбирает стекло и подает.)

(Расплачивается охая, выводит под руку Бесстыдина, он на ногах не стоит.)

– Так и быть, взять извозчика.

Бесстыдин. Сделай одолжение… посади меня верхом2 – сам садись поперек, да поедем по Невскому, люблю франтить, это моя слабость.

– И вот моя последняя опора! Господи боже мой!

* * *

– Можно видеть барина?

– Никак нет – он почивает.

– Как, в 12 часов?

– Он возвратился с балу в 6-м часу.

– Да когда же его можно застать?

– Да почти никогда.

– Когда же ваш барин сочиняет?

– Не могу знать.

– Экое несчастие!.. Доложи своему барину, что ** приходил рекомендоваться… Да скажи, не знаешь ли ты какого-нибудь сочинителя…

О критике*

Критика вообще. Критика наука.

Критика – наука открывать красоты и недостатки в произведениях искусств и литературы.

Она основана на совершенном знании правил, коими руководствуется художник или писатель в своих произведениях, на глубоком изучении образцов и на деятельном наблюдении современных замечательных явлений.

Не говорю о беспристрастии – кто в критике руководствуется чем бы то ни было кроме чистой любви к искусству, тот уже нисходит в толпу, рабски управляемую низкими, корыстными побуждениями.

Где нет любви к искусству, там нет и критики. Хотите ли быть знатоком в художествах? – говорит Винкельман. – Старайтесь полюбить художника, ищите красот в его созданиях.

Наброски предисловия к «Борису Годунову»*

1

Voici ma tragédie puisque vous la voulez absolument, mais avant que de la lire j’exige que vous parcouriez le dernier tome de Karamzine1. Elle est remplie de bonnes plaisanteries et d’allusions fines à l’histoire de ce temps-là comme nos sous-œuvres de Kiov et de Kamenka. Il faut les comprendre sine qua non.

A l’exemple de Shakespeare je me suis borné à développer une époque et des personnages historiques sans rechercher les effets théâtrals, le pathétique romanesque etc… le style en est mélangé. – Il est trivial et bas là où j’ai été obligé de faire intervenir des personnages vulgaires et grossiers – quand aux grosses indécences, n’y faites pas attention: cela a été écrit au courant de la plume, et disparaîtra à la première copie. Une tragédie sans amour souriait à mon imagination. Mais outre que l’amour entrait beaucoup dans le caractère romanesque et passionné de mon aventurier, j’ai rendu Дмитрий amoureux de Marina pour mieux faire ressortir l’étrange caractère de cette dernière. Il n’est encore qu’esquissé dans Karamzine. Mais certes c’était une drôle de jolie femme. Elle n’a eu qu’une passion et ce fut l’ambition, mais à un degré d’énergie, de rage qu’on a peine à se figurer. Après avoir goûté de la royauté, voyez-la, ivre d’une chimère, se prostituer d’aventuriers en aventuriers – partager tantôt le lit dégoûtant d’un juif, tantôt la tente d’un cosaque, toujours prête à se livrer à quiconque peut lui présenter la faible espérance d’un trône qui n’existait plus. Voyez-la braver la guerre, la misère, la honte, en même temps traiter avec le roi de Pologne de couronne à couronne et finir misérablement l’existence la plus orageuse et la plus extraordinaire. Je n’ai qu’une scène pour elle, mais j’y reviendrai si Dieu me prête vie. Elle me trouble comme une passion. Elle est horriblement polonaise comme le disait la cousine de M-me Lubomirska.2

Гаврила Пушкин3 est un de mes ancêtres, je l’ai peint tel que je l’ai trouvé dans l’histoire et dans les papiers de ma famille. Il a eu de grands talents, homme de guerre, homme de cour, homme de conspiration surtout. C’est lui et Плещеев qui ont assuré le succès du Самозванец par une audace inouïe. Après je l’ai retrouvé à Moscou l’un des 7 chefs qui la défendaient en 1612, puis en 1616 dans la Дума siégeant à côté de Козьма Minine, puis воевода à Нижний, puis parmi les députés qui couronnèrent Romanof, puis ambassadeur. Il a été tout, même incendiaire comme le prouve une грамота que j’ai trouvée à Погорелое Городище4 – ville qu’il fit brûler (pour la punir de je ne sais quoi) à la mode des proconsuls de la Convention Nationale.

Je compte revenir aussi sur Шуйский5. Il montre dans l’histoire un singulier mélange d’audace, de souplesse et de force de caractère. Valet de Godounof il est un des premiers boyards à passer du côté de Дмитрий. Il est le premier qui conspire et c’est lui-même, notez cela, qui se charge de retirer les marrons du feu, c’est lui-même qui vocifère,qui accuse, qui de chef devient enfant perdu. Il est prêt à perdre la tête, Дмитрий lui fait grâce déjà sur l’échafaud, il l’exile et avec cette générosité étourdie qui caractérisait cet aimable aventurier il le rappelle à sa cour, il le comble de biens et d’honneurs. Que fait Шуйский qui avait frisé de si près la hache et le billot? Il n’a rien de plus pressé que de conspirer de nouveau, de réussir, de se faire élire tsar, de tomber et de garder dans sa chûte plus de dignité et de force d’âme qu’il n’en eut pendant toute sa vie.