Выбрать главу

La réclamation australienne suscita dans toute l'Afrique un légitime mouvement d'indignation. Le 15 avril 1975, le président de la république répondit par un refus formel et convoqua immédiatement les Chambres à Livingstonia, la capitale politique de la grande république

La Hotte sous-marine fjardaiit les eûtes

sud-africaine, assise dans une forte position, à la pointe extrême du lac Tanganj'ika.

17 auril 1975. —A partir de ce jour les événements vont marcher vite. Deuxième note australienne.

L'Australie reprend sa réclamation des 18 milliards et soulève une autre question. Le Parlement mozambiquois ayant, quelques années auparavant, élevé des droits sur les marchandises importées d'Australie, en vue d'empêcher l'écrasement des marchés africains, est sommé d'avoir à supprimer complètement ces droits.

L'Australie donne trois jours au Mozambique pour répondre et prévient qu'un refus sera considéré comme un casas helli.

Le grand ingénieur Maréchal I$lick

18 avril. — Appel sous les drapeaux de tous les hommes en état de porter les armes. Les contribuables mozambiquois sont invités à pajer trois années d'impôts d'avance.

— Qu'est-ce que la Patrie ? — C'est l'endroit où l'on paie ses contributions. La meilleure patrie doit être celle où l'on paie le moins en argent ou en service militaire. Malheureusement plus on va, plus on paie des deux façons. Nous craignons fort que l'homme du xxi' siècle ne soittourmenté par les collecteurs ou par les recruteurs de la patrie depuis le sevrage jusqu'à 70 ans sonnés, âge auquel on le mettra dans la réserve.

Ce sont là de légers inconvénients de la civilisation . Dans les siècles barbares, au temps des armées de 20.000 hommes, on était quitte à meilleur marché. Tout augmente, la consommation dechair humaine comme les autres contributions.

Les Mozambiquois ne murmurèrent pas.Six mois auparavant, pour réclamer une toute petite liberté gênée par un ministre, ils avaient fait une révolution. Cette fois, au premier appel, ils se rendirent comme un seul homme dans les bureaux des contributions et de l'impôt en nalure ou recrutement.

19 avril. — Revue, à Livingstonia, des troupes de l'armée active. Appel et mobilisation de tous les chimistes du territoire.

Revue, à Mozambico-Ville, des quatre divisions de torpilleurs.

L'Epidémie de Colonisation C'est une épidéinie. Les Européens des diverses tribus, pris de la maladie colonitatrice, se disputent l'honneur de faire goûter aux nations non cultivées les douceurs de notre culture. On demande des continents, des archipels nouveaux et au besoin de simples îlots. Les découvreurs de chaque nation sont en route et promènent à travers les Océans les échantillons de l'industrie européenne les plus propres à séduire les bons sauvages. Par malheur la concurrence vient de passer et d'approvisionner les clients en canons, mitrailleuses et autres produits.

(/.a Caricature, N» 305, 31 Octobre 1885)

Wavril. ^ Réponse de la république sud-africaine à la république australienne. Les réclamations australiennes sont nettement repoussées et la revision des tarifs douaniers refusée.

L'ambassadeur australien se retire sur un ballon de guerre de l'escadre australietine. C'est la guerre, on n'attend plus que la déclaration officielle.

L'Elhope d'acjoubu'hui.— Il y a des piègest Chacun cherche à causer le plus de désagréments possible à ses voisins. Mon Dieu, si on pouvait massacrer mon voisin d'à côté I .Mon Dieu, suscitez entre mes deux voisins une bonne petite querelle et faites qu'ils se tuent chacun 500.000 hommes.

ALMANCK : Prononcez Ligue pour l'encouragement de la vivisectioD humaine.

Le Mozambique se prépare, avec énergie, à soutenir la lutte. Il a pleine conflance dans ses forces. Un système de torpilles bien combiné défend ses côtes et le Zambèze, son grand fleuve, contre l'attaque des forces navales sous-marines de l'Australie. Impossibilité absolue, pour les navires ennemis, de franchir les passes pour opérer un débarquement, sans se heurter à trois lignes de torpilles très peu espacées.

Tout est préparé pour repousser une attaque sous-marine et submerger les assaillants.Une attaque aérienne aurait malheureusement plus de chances; tous les militaires savent à quel degré l'imprévu entre dans les combinaisons de la guerre aérienne. Comment prévoir à l'avance l'endroit précis d'une descente et comment, ce point même deviné, y porter suffisamment de forces pour s'opposer avec efficacité à la descente, sans dégarnir un autre point sur lequel l'adversaire pourra précipiter son escadre volante?

Et justement, les flottes aériennes de l'Australie ont été, dans ces derniers temps, portées à un haut degré de puissance, et elles sont commandées par des ingénieurs du plus grand mérite.

Travaux des Chimistes de l'État-Major

Ces savants olïiciers sont constamment occupés à ces grandes et belles reclierches qui font la gloire d'un pays.

Les obus à miasmes, les boîtes à gaz foudroyants concentrés, les torpilles et les fusées à brouillards asphyxiants, ces sublimes inventions sont sorties des laboratoires du grand Etat-major.

GRAND CONSEIL DE GUERRE

L'ingénieur maréchal Blick, commandant en chef les forces mozam-biquoises, ce vieux guerrier courbé par soixante-cinq années d'études, a réuni dans son laboratoire, à bord du ballon amiral le Ravageur, tous les chefs de l'armée : l'ingénieur général des railways militaires, l'énergique Ballisler, le docteur Clakson, commandant en chef des escadres aériennes, le général Turpin, commandant en chef l'armée de terre, vieille moustache blanchie dans cent combats, le colonel ingénieur Barbarigo, commandant les perforateurs, le général ingénieur Colo-quintos, commandant en chef les torpilleurs de ligne, volants, souterrains et sous-marins, enfin l'ingénieur Eugène, commandant les chimistes mobilisés.

Après trois heures de discussion secrète, le plan de défense, dès longtemps préparé par le grand ingénieur maréchal Blick, a été adopté, sauf légères modificalions de détail, et les ingénieurs sont partis à toute vitesse pour prendre leur postes à la tête des troupes.

Autrefois Escarmouche i la hallebarde. Rien que pour le plaisir on se serait enrôlé !

21 avril. — L'escadre légère aérienne, renforcée par tous les avisos et coureurs aériens disponibles, est partie pour une croisière d'observation. Au large, une escadrille, composée des ballons coureurs les plus légers, a dû gagner les côtes d'Australie pour suivre les préparatifs de l'ennemi.

La plus grande activité règne dans les arsenaux. La mobilisation des troupes de railway s'est opérée avec une précision extraordinaire; «n 13 heures 45 minutes, tous les contingents étaient arrivés à leurs postes avec les offioiers, ingénieurs et électriciens de la réserve au grand complet. Les locomotives de guerre reçoivent leurs garnisons et chargent leurs accumulateurs électriques. Les locomotives de l'armée active sillonnentles voies ferrées et les routes le long de la côte, les grosses locomotives-blockhaus et forteresses ont gagné les points stratégiques importants.