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— Je le comprends, répond le frère en souriant. Tu te sentais fier, comme je le suis aujourd’hui de toi.

— Peut-être que c’est le mot. La fierté… C’est bien ainsi que je me sentais parmi ces civils. Comme la pierre d’un mur, tu comprends ?… Parce que, vois-tu, nous ne nous sommes pas rendus. Il n’y a pas eu de capitulation, Daoiz ne l’a pas voulu. Il n’y a eu qu’une vague immense de Français qui déferlait sur nous jusqu’à ce que nous n’ayons plus rien pour nous battre. Nous n’avons cessé le combat que lorsqu’ils nous ont submergés, tu vois ce que je veux dire ?… Comme une digue qui se défait et se disloque après avoir supporté d’innombrables crues, torrents et tempêtes jusqu’au moment où elle ne peut plus tenir davantage et cède enfin.

Le jeune homme se tait et reste absorbé dans ses pensées, le regard perdu sur ses souvenirs récents. Immobile. Puis il incline un peu la tête de côté, en se tournant vers la fenêtre.

— Des pierres et des murs, reprend-il. Un moment, nous avons semblé être une nation. Une nation fière et indomptable.

Le frère, ému, pose affectueusement une main sur son épaule.

— C’était un mirage, tu le vois maintenant. Il n’a pas duré longtemps.

Rafael reste silencieux, le regard toujours fixé sur la fenêtre, par laquelle, comme un présage, pénètre la lumière grise du 3 mai 1808.

— On ne sait jamais, murmure-t-il. En réalité, on ne sait jamais.

La Navata, octobre 2007

FIN

Note de l’auteur & Bibliographie

Outre de longues promenades dans les rues de Madrid et la consultation ponctuelle d’archives, la bibliographie qui a servi de matière première à ce récit est abondante. Il est peut-être utile de consigner ici quelques références qui pourront permettre au lecteur – s’il le désire – d’approfondir et de préciser les limites entre ce qui est réel et ce qui est inventé, et de confronter les aspects historiquement établis avec les nombreux points obscurs dont, deux cents ans après la journée du 2 Mai, historiens et experts militaires discutent encore. Cette recension n’inclut pas les livres et les documents publiés après juin 2007.

Ramón de Mesonero Romanos, Memorias de un setentón.

Ramón de Mesonero Romanos, El antiguo Madrid.

Elias Tormo, Las iglesias del antiguo Madrid.

Sociedad de Bibliofilos españoles, Colección général de los trajes que en actualitad se usan en España : 1801.

Imprenta Real, Kalendario manual y guía de forasteros en Madrid para el año 1808.

Rafael de Arango, Manifestación de los acontecimientos del parque de Artilleria de Madrid.

J. Alia Plana, Dos días de mayo 1808 en Madrid, pintados por Goya.

J. Alia Plana et J. M., Guerrero Acosta, El « Estado del Ejército y la Armada » de Ordovás.

J. M. Guerrero Acosta, Los Franceses en Madrid, 1808.

J. M. Guerrero Acosta, El ejército napoleónico en España y la ocupación de Madrid.

Emilio Cotarelo, Isidoro Máiquez y el teatro de su tiempo.

Manuel Ponce, Máiquez, el actor maldito.

José de Palfox, Memorias.

Antonio Ponz, Viaje de España.

Comte Murat, Murat, lieutenant de l’Empereur en Espagne, 1808.

Marcel Dupont, Murat.

L. et E Funcken, L’Uniforme et les Armes des soldats du Premier Empire.

Goya, Los fusilamientos del 3 de mayo, ouvrage collectif.

Richard Tüngel, Los fusilamientos de 3 de mayo de Goya. (Ed. originale : Francisco de Goya, Die Erschießungen vom 3. Mai 1808.)

Général baron de Marbot, Mémoires.

Miguel Angel Martín Mas, La Grande Armée. Introduction à l’armée de Napoléon…

J. J.-E. Le Roy, Souvenirs de la guerre de la Péninsule.

José Gómez de Arteche, Guerra de Independencia. Historia militar de España de 1808 a 1814.

Ministerio de Defensa, Historia de la infanteria española.

Jacques Domange, L’Armée de Napoléon.

Marqués de Saltillo, Miscelánea madrileña, histórica y artística.

Josep Fontana, La época del liberalismo.

Alphonse Grasset, La Guerre d’Espagne.

Ministerio de Defensa, El ejército de los Borbones.

Ricardo de la Cierva, Historia militar de España.

José Mor de Fuentes, Bosquejillo de mi vida.

Joaquín de Entrambasaguas, El Madrid de Moratín.

Antonio Papell, Moratín y su época.

Fondacíon Caja Madrid, Madrid. Atlas histórico de la ciudad.

J. M. Bueno, Soldados de España.

Peñasco y Cambronero, Las calles de Madrid.

Pedro de Répide, Las calles de Madrid.

Josep María Bouillé, Guía del oficial particular para campaña, 1805.

Cayetano Alcazar, El Madrid del Dos de Mayo.

Manuel Godoy, Mémoires du prince de la paix, don Manuel Godoy, duc d’Alcuna.

Christian Demange, El Dos de Mayo. Mito y fiesta nacional (1808-1958).

Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et de l’Empire.

Museo del Ejército, Madrid, el 2 de mayo de 1808.

Martín de Riquer, Reportaje de la Historia.

J. C. Montón, La revolución armada del Dos de Mayo en Madrid.

Cevallo et Escoïquiz, Mémoires.

Antonio Alcala. Galiano, Memorias.

Général Foy, Histoire de la guerre de la Péninsule sous Napoléon.

Juan Pérez de Guzmán y Gallo, El Dos de Mayo de 1808 en Madrid.

Conde de Toreno, Historia de levantamiento, guerra y revolución de España.

Calcografía Nacional de Madrid, Estampas de la Guerra de la Independencia.

Fernando Díaz-Plaja, Dos de Mayo de 1808.

José Blanco White, Cartas de España.

El Dos de Mayo y sus precedentes. Actas del congreso internacional, ouvrage collectif.

Memorial de artilleria. Ouvrage collectif.

Alfred Fierro, André Palluel-Guillard et Jean Tulard, Histoire et Dictionnaire du Consulat et de l’Empire.

Alain Chappet, Roger Martín, Alain Pigeard et André Robe, Répertoire mondial des souvenirs napoléoniens.