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(Tarifs spéciaux pour célibataires)

Composez lev 10101

Dans ce dernier cas, si on connaissait bien le domaine, le code LEV pouvait faire craindre n’importe quoi.

Les Artistes Associés

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Travail garanti par Lloyds Associates

lev 10111

Ce genre de prestation de services était certes disponible dans toute grande ville, mais sans jamais faire l’objet d’une publicité aussi ouverte. Quant à la garantie de la Lloyd’s, je ne pouvais y croire.

Finalement, j’ai pris la décision de ne pas passer d’annonce. Une affaire aussi essentiellement clandestine que la mienne risquait de souffrir d’un tel degré de divulgation. J’ai continué de fréquenter les accastilleurs, les bars et les bouges. Mais j’étais en permanence à l’affût d’une occasion. Finalement, quelques lignes attirèrent mon attention. Cela semblait inutile mais intéressant. J’ai montré l’annonce à Georges :

W.K. – Fais ton testament.

Il ne te reste que dix jours à vivre.

A.C.B.

— Qu’en penses-tu, Georges ?

— La première que nous avons vue ne donnait qu’une semaine à W.K. Maintenant, il lui reste dix jours. Si on continue comme ça, il mourra centenaire.

— Alors, tu n’y crois pas.

— Non, mon amour. C’est un code.

— Quel genre de code, selon toi ?

— Le plus simple qui soit et donc le plus difficile à percer. La première annonce disait à la ou aux personnes concernées de surveiller le chiffre sept ou, en tout cas, tout ce qui concernait le sept. Celle-ci dit la même chose à propos du dix. Mais le sens de ces chiffres ne peut pas apparaître par simple analyse statistique car ce code peut être modifié bien avant que quiconque puisse obtenir un champ statistique significatif. En fait, c’est un code idiot, Vendredi, un code qu’on ne peut percer dès lors que celui qui l’utilise a le bon sens de ne pas s’en servir trop souvent.

— Georges, à t’entendre comme ça, on a l’impression que tu connais les codes militaires et tous les secrets du chiffrage…

— Ce n’est pas à l’armée que j’ai appris tout ça. La plus difficile de toutes les analyses de code jamais tentées, celle pour laquelle nous nous battons encore aujourd’hui, c’est l’interprétation des gènes, le code de la vie. Un code totalement idiot… mais répété tant de millions de fois qu’il peut éventuellement correspondre à des syllabes absurdes. Pardonne-moi de parler boulot maintenant…

— Non, c’est moi qui ai commencé. Impossible de deviner ce que A.C.B. peut signifier, selon toi ?

— Impossible.

Cette nuit-là, les assassins frappèrent pour la seconde fois. Cela semblait parfaitement correspondre. Mais je ne pouvais pas encore affirmer qu’il y avait un rapport entre les deux éléments.

A une heure près, ils attaquèrent dix jours après la première vague. Ce qui ne nous apprenait rien quant à la nature du groupe puisque cela correspondait aux prévisions du soi-disant Conseil pour la Survie et de ses rivaux, les Stimulateurs. Les Anges du Seigneur, quant à eux, n’avaient pas annoncé de nouvelle attaque.

Il existait des différences entre les deux vagues de terrorisme, des différences qui nous apprenaient certaines choses au fur et à mesure que Georges et moi, nous disséquions les bulletins.

a) Aucune nouvelle ne filtrait de l’Imperium de Chicago. Aucun changement ne semblait être survenu depuis les dernières informations concernant les assassinats de personnalités démocrates… Rien depuis une semaine, ce qui m’angoissait tout particulièrement.

b) Aucune nouvelle de la Confédération californienne à propos d’une deuxième vague – rien que les informations de routine. A remarquer cependant que quelques heures après la deuxième vague d’assassinats, le chef de la Confédération, John « Cri de Guerre » Tumbril, avait annoncé qu’il allait suivre un traitement médical depuis longtemps reporté et qu’il nommait trois personnalités afin d’assurer la régence. Il avait gagné sa retraite du lac Tahoe, le Nid de l’Aigle. Les prochains bulletins d’informations étaient annoncés comme devant nous parvenir de San José.

c) Georges et moi, nous étions d’accord sur le sens éventuel de cette histoire. Le prétexte médical était lamentable. Désormais, la « régence » contrôlerait toutes les informations tout en consolidant sa force de frappe.

d) Cette fois-ci, aucun rapport n’était parvenu des colonies extraterrestres.

e) Canton et la Mandchourie ne faisaient état d’aucune attaque récente. Ou, plus précisément, aucun rapport en ce sens n’était parvenu à Vicksburg, Texas.

f) Pour autant que je pouvais en juger par rapport à la liste que j’avais dressée, les terroristes avaient frappé l’ensemble des autres Etats. Mais il me manquait quand même certains éléments. Certaines des « nations » groupées sous la bannière très large de l’O.N.U. ne donnent de leurs nouvelles qu’à chaque éclipse totale du soleil. J’ignorais ce qui s’était produit au pays de Galles, dans les îles de la Manche, au Swaziland, au Népal ou dans l’île du Prince-Charles, encore que je ne voie pas quelle importance cela pouvait avoir ni comment des humains peuvent vivre dans des coins pareils. Il faut compter au moins trois cents Etats prétendument souverains comme n’existant que pour les secours et l’entraide, ce qui, en termes de géopolitique, n’a qu’une importance très mineure. Mais les terroristes avaient frappé dans tous les Etats importants. Et tous les bulletins d’informations avaient rapporté cette seconde vague lorsqu’ils n’étaient pas totalement censurés.

g) Dans la plupart des cas, les actions avaient échoué. La différence évidente entre les deux vagues de tueries était là. Dix jours auparavant, la plupart des assassins avaient abattu les victimes désignées et avaient réussi à s’enfuir en majorité. Cette fois-ci, le contraire s’était apparemment produit un grand nombre de victimes avaient échappé à la mort, beaucoup d’assassins avaient été tués, quelques-uns capturés et très peu avaient réussi à disparaître.

Ce qui eut pour résultat de chasser une pensée qui m’obsédait depuis quelque temps : le Patron n’était pas derrière ces vagues de meurtres.

Comment j’en étais arrivée à cette conclusion ? En constatant que la deuxième vague avait été un désastre pour quiconque l’avait déclenchée.

Les agents de combat, même les soldats ordinaires, coûtent cher et on ne les gaspille pas comme ça. Un assassin dûment entraîné revient au moins dix fois plus cher qu’un soldat. En principe, il ne doit pas être tué. Mon Dieu, non ! On attend de moi que je tue la première et que je m’en tire sans me faire pincer.

Celui qui avait orchestré tout ça avait tout perdu en l’espace d’une nuit.

Ce n’était pas un professionnel.